Histoire postale de Braine-l'Alleud
Introduction
L'évolution de la poste aux lettres est liée à l'histoire de l'écriture et à celle de ses supports et de son acheminement.
Les Pharaons véhiculèrent par le Nil leurs instructions tracées sur papyrus alors que, dès le IIIe siècle avant J.-C., la Chine, qui avait inventé le papier, utilisait 200.000 chevaux pour le transport de plis officiels et de messages aux quatre coins de l'Asie centrale.
Pendant près de mille ans, nos régions ne connurent guère, en fait, l'échange de nouvelles écrites. On sait qu'en 807, Charlemagne établit trois lignes de relais reliant Auxerre vers l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne.
Mais ce n'était qu'une liaison pour la transmission de messages officiels et qui disparut à son décès en 814. Il faut attendre le 13ème siècle pour trouver parmi les privilèges des communes le droit d'entretenir des messagers patentés, chargés de transmettre de ville en ville, lettres et messages.
Vint le 15ème siècle et ces seigneurs de Tour et Taxis qui se mirent à organiser le transport de nouvelles à des fins lucratives. Ils acquirent rapidement un monopole et on vit bientôt Charles-Quint les charge de diriger ses postes. Rapidement, ces postes royales se chargèrent de véhiculer les lettres de particuliers.
Ce n'est qu'en 1793, avec l'invasion française, que seront supprimés tous les privilèges et monopoles existants. On peut se faire une idée du trafic postal tel qu'il était organisé, en ce qui nous concerne, Ia direction de Charleroi, on y apprend qu'un départ se faisait tous les dimanches et jeudis, à midi, au " Dragon ", Marché aux Fromages.
Pour la bonne compréhension de notre étude, il est bon rappeler que Waterloo, siège d'un relais dans la maison de la chaussée de Bruxelles portant le n° 147, aujourd'hui occupée par le Musée Wellington, faisait à l'époque partie de Braine-l'Alleud et n'en fut détaché qu'en 1795.
Extrait du règlement du 5 novembre 1701.
Route de Bruxelles à Philippe-Ville
Bruxelles - Waterloo 1 1/2 postes
Waterloo - Genappe 1 “
Waterloo - Nivelle 1 “
Genappe - Charleroy 2 “
Charleroy - Philippe-Ville 2 “
La distance entre relais était exprimée en poste et représentait, en Belgique 7.500 mètres.
L'Etat s'attribua alors l'administration des postes que Napoléon dota d'un statut définitif en 1810 et dont héritèrent successivement le gouvernement hollandais et la jeune nation Belgique.
En 1830, outre les journaux, lettres ou livres, la poste transportait aussi les voyageurs.
Les " grands courriers " s'effectuaient en malle-poste ; les " courriers d'entreprise " étaient transmis par voiture, cheval ou « en piétons » tandis que les dépêches gouvernementales étaient confiées à des " estafettes " qui parcouraient les routes à franc étrier.
Messageries, diligences, cavaliers animaient les routes sur lesquelles la Poste régnait en maîtresse, mais le développement de diverses lignes de chemin de fer devait changer la face des choses.
Vers 1847, la poste aux chevaux était en pleine décadence et, peu à peu, se réduisit le transport des voyageurs.
En 1861, 63 relais de poste sont démontés et 23 autres supprimés. Les moyennes journalières des parcours effectués en 1862 par les services de transport publics montrent Ia place déjà prise par le chemin de fer.
Cette année-là, malles-poste, diligences, etc., parcourent journellement 19.214 kilomètres, les trains de voyageurs, 8.428.
Rapidement le mouvement de bascule va s'accélérer au point que 15 ans plus tard, l'État revoit lia législation postale et abroge les lois relatives à la poste aux chevaux en 1879.
La multiplication des services, l'automatisation du tri, le développement des moyens de transport, de communication allaient conduire la Poste vers ce qu'elle est aujourd'hui.